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Rapport trimesteriel Q2 2021 : entre reprise économique et craintes inflationnistes
9 juillet 2021
Auteur: Vincent Coppée, gestionnaire de fonds chez Argenta Asset Management
Le deuxième trimestre de 2021 a vu la poursuite de la hausse générale des indices boursiers. Les liquidités abondantes mises à la disposition des investisseurs par les autorités monétaires ainsi que les mesures de soutien qui continuent à être renforcées au niveau des pouvoirs publics donnent au marché le carburant nécessaire à sa progression. Mais ce sont aussi et surtout les excellents résultats d’entreprises qui ont maintenu l’enthousiasme des investisseurs.
Les seuls moments d’inquiétude sont apparus lors de la publication des chiffres d’inflation qui ressortissaient en nette hausse. L’annonce par la FED de son intention de relever son taux central de 0,50 % d’ici 2023 a également brièvement secoué les bourses. Mais la tendance haussière s’est rapidement rétablie par la suite. Nous sommes restés surpondérés en actions durant l’ensemble du trimestre, et avons appliqué une large diversification dans notre portefeuille obligataire.
Résultats trimestriels Argenta Portfolio
Les fonds essentiels ont poursuivi sur leur élan lors du 2e trimestre de 2021. Le portefeuille d’actions a bien entendu contribué fortement à cette hausse, mais la poche obligataire a également signé une bonne performance, ce qui est d’autant plus remarquable que les craintes de dérapage de l’inflation sont à priori défavorables aux obligations à coupon fixe.
Le retour à la croissance se confirme, les autorités publiques poursuivent leur politique de soutien actif
Les indicateurs de croissance, représentés par les indices PMI des directeurs d’achats des entreprises (ci-dessous, graphe de gauche), continuent à refléter la santé retrouvée de l’économie mondiale. Seule la croissance chinoise semble marquer quelque peu le pas, même si son indice PMI se maintient au-dessus de la barre de 50, qui indique une croissance positive. Il convient de noter que l’économie chinoise avait aussi moins souffert l’an dernier lors du pic de la pandémie.
Et si l’on s’en réfère à l’indice des surprises économiques (ci-dessous, graphe de droite), les données publiées parviennent toujours à surprendre positivement les prévisionnistes. C’est le cas lorsque cet indice se situe au-dessus de zéro, ce que l’on constate pour les États-Unis et surtout pour l’Europe. C’est de nouveau en Chine que ces chiffres semblent récemment décevoir les acteurs de marché.
Les économies du monde entier continuent de jouir du soutien inconditionnel des autorités publiques. En Europe, le gigantesque plan de relance voté durant l’été 2020 doit encore obtenir l’approbation par la Commission Européenne au niveau des différents plans nationaux. Il doit donc encore produire ses véritables effets.
Aux États-Unis, l’ambitieux plan de soutien au renouvellement des infrastructures proposé par Joe Biden arrive enfin au dernier stade de son adoption, après une rude négociation avec les Républicains. Le montant global de l’envoloppe s’est certes réduit, mais l’on parle toujours de 1 200 milliards de dollars de dépenses totales étalées sur 8 ans.
Les résultats d’entreprises continuent d’impressionner
Ces bonnes nouvelles sur le front de l’économie ont contribué à soutenir la tendance positive sur les marchés boursiers. Mais le facteur crucial pour la valorisation des actions reste l’évolution des bénéfices des entreprises. Et les publications des résultats trimestriels dans le courant des mois d’avril et mai ont fortement impressionné les investisseurs même les plus optimistes. Aux États-Unis, 87 % des sociétés ont publié des chiffres supérieurs aux attentes, un record historique. L’ampleur relative de ces bonnes surprises (en moyenne 23 % au-dessus des chiffres attendus) est aussi exceptionnelle.
En Europe également, les investisseurs étaient à la fête. Traditionnellement, les surprises positives se situent un peu au-delà de 50 % sur le Vieux Continent, cette fois ce niveau a atteint 72 %, également du jamais vu.
En conséquence, les primes de risque sont restées autour de leur moyenne historique ces derniers mois. Pour rappel, ces primes de risque calculent la rémunération supplémentaire obtenue pour la détention d’actions par rapport aux actifs « sans risque » (assimilés aux obligations d’État) et dépendent du rapport entre bénéfices par action et taux d’intérêt. Les hausses des cours boursiers ont été essentiellement portées par les hausses des bénéfices.
Les campagnes de vaccination battent leur plein, sous la menace des variants
Les bonnes nouvelles proviennent également des campagnes de vaccination qui ont connu une accélération généralisée durant le second trimestre. De nombreux pays, essentiellement occidentaux, sont en passe d’atteindre les objectifs généralement fixés autour d’un taux de vaccination de 70 % de la population.
Bien sûr le combat n’est pas encore définitivement gagné : beaucoup de pays émergents restent à la traîne, ainsi que le Japon de manière plus étonnante. Mais surtout, ce sont les nouveaux variants plus contagieux et plus résistants aux vaccins qui inquiètent. En particulier le variant Delta, apparu en Inde et sévissant par exemple au Royaume-Uni, provoque une résurgence des contaminations comme le montre le graphe ci-dessous pour nos voisins britanniques.
Nous assistons donc à une course de vitesse entre les vaccinations et les variants. Il convient de surveiller de près son issue, même s’il semble que les nouvelles contaminations provoquent moins de décès et d’admissions aux urgences dans les hôpitaux.
Le risque inflationniste reste la principale préoccupation des investisseurs
Le ciel était-il donc dégagé de tout nuage durant le trimestre écoulé ? Pas tout à fait, car quelques courtes périodes d’inquiétude sont apparues lors de la publication des chiffres d’inflation. Les indices des prix à la consommation ont en effet fait un bond en avant ces derniers mois, en particulier aux États-Unis. Chez ces derniers, même l’inflation « de base », hors énergie et alimentation, a fortement progressé pour approcher 4 %, tandis que dans les autres régions du monde le niveau reste encore assez faible.
L’inflation n’est pas un danger important, tant qu’elle ne dérape pas complètement et qu’elle s’accompagne d’une croissance économique soutenue. Mais elle provoque toujours un certain malaise sur les marchés car elle peut provoquer des hausses des taux à long-terme (ce qui fait baisser la prime de risque des actions) et à court-terme (si l’on craint que les banques centrales n’interviennent).
Ce malaise s’est fait brièvement sentir début mai, lorsque les dernières publications ont confirmé l’accélération de l’inflation. Mais cette inquiétude a été de courte durée alors que les taux d’intérêt ne suivaient pas le mouvement, tandis que le discours de la Réserve Fédérale américaine (FED) sur le caractère temporaire de cette forte hausse semblait convaincre les opérateurs.
La FED annonce-t-elle un tournant dans sa politique monétaire ?
À la mi-juin, le comité de la FED a annoncé son intention de relever son taux directeur deux fois de 0,25 % (soit 0,5 % au total) d’ici 2023. Même s’il s’agit encore d’un horizon lointain, cette décision semble indiquer une inflexion claire de la politique monétaire des États-Unis. Par contre aucune décision n’a été prise sur le programme de rachats obligataires (même si l’on sait que le débat fait rage au sein des membres du comité). De même, dans son discours, le président Powell a insisté sur le caratère temporaire d’une partie des hausses de prix actuellement observés.
La preuve que le marché accorde sa confiance dans les propos de la FED peut s’observer à deux niveaux : d’abord dans l’évolution des taux à long-terme (graphique de gauche ci-dessous) qui montre un reflux pendant le trimestre. Ensuite dans les attentes d’inflation du marché, qui indiquent également une temporisation (graphique de droite ci-dessous).
Si le marché reste donc très « zen » pour le moment, nous sommes cependant très attentifs à l’évolution des indices de prix mondiaux, car tout dérapage pourrait rapidement provoquer un reflux de l’appétit pour le risque et un environnement nettement moins favorable pour les marchés financiers.
Quel est notre positionnement dans les fonds essentiels ?
Conclusion
Les marchés financiers ont poursuivi sur leur élan haussier, ponctué à intervalles réguliers par des craintes de surchauffe et de dérapage inflationniste. Les résultats des entreprises restent excellents et les bourses continuent d'être soutenues par les autorités fiscales et monétaires. Cela justifie toujours une surpondération en actions, mais contrebalancée par des éléments de protection suffisants si l'inflation devait augmenter trop rapidement. La dernière réunion de la FED a renforcé le scénario d’un retour progressif à la normalité en terme de politique monétaire, et il nous faudra suivre de près dans quelle mesure les marchés digèrent cette période transitoire.
La même philosophie doit continuer de s'appliquer aux investisseurs : restez investis sur le marché avec un portefeuille d'investissement large et diversifié à l'échelle mondiale, qui correspond à votre profil de risque. Dans nos fonds essentiels, nous assurons un équilibre sain entre des actifs sous-jacents qui, d’une part, servent de tampon partiel en cas de nouvelle baisse des marchés. D'autre part, nous veillons à nous positionner de manière à pouvoir également bénéficier de la relance actuellement portée par les bons résultats d’entreprises.
Notre attention tout entière reste portée vers la gestion attentive et professionnelle des avoirs de nos clients, en toutes circonstances.
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