La croissance mondiale et la star Nvidia

7 juin 2024

Auteur: Sebastiaan Grenné, gestionnaire de fonds chez Argenta Asset Management 

Mai a été à nouveau un bon mois pour les investisseurs en actions. La croissance économique mondiale s'améliore et l'entreprise phare de l'année dernière, Nvidia, a une fois de plus pu afficher des résultats impressionnants.

Ci-dessous, vous pourrez découvrir quel a été l’impact de ces développements sur les marchés financières.

Les marchés en 2024 jusqu’à présent

Les marchés boursiers mondiaux

Les marchés boursiers mondiaux ont continué en mai sur la même trajectoire que les premiers mois de l’année, à l’exception d’une légère baisse en avril. Les actions mondiales ont augmenté d'environ 2 % en mai, soit déjà une hausse de 10 % cette année exprimé en euros.

Les obligations ont également poursuivi leur tendance de 2024 le mois dernier, elles ont en effet à nouveau perdu 0,5 % de leur valeur, portant leur performance depuis le début de l’année à une perte de 2,5 %. On peut imaginer que peu de gens avaient ce scénario en tête en débutant 2024. Nous avons en effet commencé l’année avec des marchés boursiers qui avaient déjà fortement augmenté en 2023 et des taux d’intérêt déjà relativement élevés par rapport à ce à quoi nous nous sommes habitués au cours des 10 dernières années.

Les raisons pour lesquelles les actions ont pu continuer à bien performer en 2024 peuvent être trouvées essentiellement dans les points suivants : les bons résultats des entreprises, l'approche des banques centrales, la croissance économique.

Les résultats d’entreprises

Si l’on regarde la croissance attendue des résultats des entreprises, on constate qu’ils étaient assez faibles pour 2023 et qu’en Europe, ils diminuaient même légèrement après la très bonne année 2022. Mais ce qui est important c’est que les attentes pour 2024 montrent à nouveau une belle augmentation. C’est ainsi que les analystes s’attendent à une croissance des bénéfices de 4,2 % en Europe et de 10,6 % aux États-Unis.

Si nous approfondissons encore davantage ces données, nous constatons que la croissance attendue des bénéfices en Europe et aux États-Unis augmente de semaine en semaine. Au début de la saison des résultats, les analystes n'attendaient qu'une croissance de 3 % en Europe et de 9,6 % aux États-Unis. Les publications et les discussions avec les chefs d’entreprises ont en effet alimenté l'optimisme des prévisionnistes pour 2024.

Croissance attendue des bénéfices États-Unis Europe
2022 6,5 % 20,7 %
2023 2,7 % -3,8 %
2024 10,6 % 4,2 %
2025 14,5 % 10,3 %

Source: données IBES via LSEG Datastream

Les résultats du premier trimestre ont été une fois de plus très solides. 66 % des entreprises ont pu annoncer des bénéfices supérieurs aux attentes et 58 % d’entre elles ont également réalisé un chiffre d'affaires supérieur aux prévisions. En termes de bénéfices, il s'agit d'un chiffre supérieur à la moyenne historique. Il n’est donc pas surprenant que les analystes aient pu ajuster positivement leurs attentes pour l’avenir.

Current quarter earnings season report - USD (Inclusing data for FQ ending February 2024 - April 2024)

Source LSEG

Ces résultats positifs ont été une fois de plus l'un des principaux moteurs de la bonne évolution des cours des actions en mai.

Nvidia

L'une des publications les plus importantes du mois dernier a été celle de Nvidia. L’ensemble du marché attendait avec impatience les résultats de ce géant des puces électroniques le 22 mai. Nvidia est en effet l’un des principaux moteurs des résultats boursiers mondiaux depuis le début de 2023.

Depuis qu’OpenAI a montré au monde entier avec ChatGPT fin 2022 ce qui serait possible avec l’intelligence artificielle (IA), les marchés boursiers surfent sur une sorte de vague de l’IA. Nvidia s’est rapidement révélé être l’un des acteurs les plus importants rendant le développement de l’IA possible. Les puces et logiciels très avancés de Nvidia constituent en effet un élément essentiel de la formation des modèles d'IA. En conséquence, Nvidia a pu démontrer à maintes reprises au cours de l’année écoulée une énorme croissance de ses bénéfices, bien supérieure à ce à quoi s’attendaient les experts du marché déjà très ambitieux. Cela allait-il être également le cas au premier trimestre ?

La réponse est oui : Nvidia a également pu dépasser les attentes déjà très élevées le 22 mai. Le chiffre d'affaires de la société au premier trimestre s'est élevé à 26 milliards de dollars et son bénéfice net à 15 milliards de dollars. Les principaux acteurs technologiques tels que Microsoft, Google et Amazon investissent énormément dans les nouvelles puces de Nvidia pour entraîner leurs modèles d'IA. La puce supérieure développée et annoncée par Nvidia elle-même, qui devrait être disponible plus tard cette année, n’est pas de nature à ralentir la commande de puces de l’entreprise.

Grâce à ces excellents résultats, le cours de l'action Nvidia a continué de grimper le mois dernier.

Beursindexen Nvidia

La politique monétaire de la FED

Sur le graphique ci-dessous, nous pouvons observer les attentes du marché quant à la manière dont la banque centrale américaine (Fed) modifiera sa politique de taux d'intérêt à l'avenir. Si ce graphique s’oriente à la baisse, le marché s’attend à ce que la Fed baisse les taux d’intérêt à court terme ; s’il augmente, le marché s’attend à une augmentation des taux d’intérêt. Les deux lignes distinctes sur le graphique nous permettent de voir non seulement ce à quoi le marché s’attend aujourd’hui (ligne orange), mais aussi ce à quoi il s’attendait au début de cette année (ligne rouge).

Fed funds futures rate curve

Ce qui saute immédiatement aux yeux, c’est la grande différence entre les attentes actuelles et celles d’il y a 5 mois. Début 2024, le marché s’attendait à plusieurs baisses de taux d’intérêt cette année. Il a même supposé que la Fed aurait déjà réduit ses taux d’intérêt au moment d’écrire ces lignes. Mais la Fed n’a pas encore entamé ses réductions et les prévisionnistes ne s’attendent désormais qu’à une ou deux baisses de taux pour le reste de l’année.

Ce développement est important, car quand la Fed abaisse les taux d’intérêt, cela stimule l’économie : les emprunts deviennent moins chers, de sorte que les entreprises sont plus susceptibles d’investir et les consommateurs peuvent dépenser davantage. La Fed peut décider de baisser les taux pour deux raisons : soit parce que l’inflation est déjà suffisamment faible et qu’une politique monétaire plus stricte n’est plus nécessaire, soit parce que la Fed veut lutter contre une possible récession.

Début 2024, les marchés étaient très optimistes : ils pensaient que l’inflation était totalement maîtrisée et que la Fed pourrait donc réduire ses taux et stimuler l’économie sans risque de récession. Et ce, malgré le fait que le président de la Fed a clairement indiqué qu'il ne baisserait les taux d'intérêt que s'il y avait plus de certitude que l'inflation soit revenue à son objectif de 2 %.

L’inflation

Comme le montre le graphique ci-dessous, l’inflation aux États-Unis a fortement chuté, passant de 9 % à la mi-2022 à 3,4 % aujourd’hui. Mais ce chiffre reste bien au-dessus de l'objectif de 2 % de la Fed et semble se stabiliser autour de ce niveau. Powell a indiqué à juste titre que la bataille contre l’inflation aux États-Unis n’était pas encore gagnée et s’en est tenu à sa déclaration selon laquelle plus de clarté était nécessaire concernant l’inflation avant de pouvoir réduire les taux d’intérêt.

Inflation aux États-Unis et Europe

Dans la zone euro par contre, l'inflation a encore baissé et nous sommes aujourd'hui à un niveau de 2,6 %, très proche de l'objectif de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE).

Les données macroéconomiques

Lorsque nous étudions la croissance économique, nous regardons souvent la croissance du produit national brut (PIB). Nous pouvons ainsi constater que la croissance du PIB aux États-Unis en 2023 et 2024 a été très forte, avec une croissance allant jusqu'à 3 %. Dans la zone euro, la croissance a aussi été positive, mais a diminué à 0,4 % sur une base annuelle.

PIB - Croissance en base annuelle

La croissance du PIB est bien sûr un chiffre du passé, montrant à quoi a ressemblé la croissance au cours de l’année écoulée. Mais ce qui nous intéresse le plus, c’est ce que sera la croissance au cours des prochains trimestres. Nous pouvons le déduire de toutes sortes d’indicateurs prédictifs. Un élément important est la confiance des directeurs des achats, qui est mesurée par le chiffre PMI présenté ci-dessous. Nous pouvons constater qu'au cours de l'année écoulée, il est resté au-dessus de 50 aux États-Unis (50 comme ligne de démarcation entre croissance ou contraction attendue) et en dessous de 50 dans la zone euro. Récemment cependant, la zone euro montre un chiffre beaucoup plus positif, tandis qu’on constate plus de prudence aux États-Unis.

Enquëtes PMI

C’est une tendance que nous constatons dans le monde entier. Alors que les États-Unis ont clairement pris la tête de la croissance économique l’année dernière, nous observons désormais une reprise dans le reste du monde et un certain ralentissement Outre-Atlantique. C’est une bonne nouvelle pour les sociétés cotées en dehors des États-Unis, par exemple en Europe, qui sous-performent depuis longtemps les actions américaines. Mais de nombreux groupes internationaux américains pourront également continuer à performer grâce à l’amélioration de la croissance mondiale. Beaucoup de conglomérats industriels américains et géants américains de l’informatique sont en effet actifs dans le monde entier.

Les matières premières

La croissance mondiale qui se renforce se reflète également dans les prix des matières premières. Le prix du cuivre est souvent considéré comme un indicateur de la croissance économique mondiale. Ci-dessous, nous pouvons voir comment le prix du cuivre a grimpé en flèche ces derniers mois. On peut observer la même tendance avec diverses autres matières premières. C’est un bon signe pour l’économie mondiale, mais cela pourrait également exercer une pression à la hausse sur les chiffres de l’inflation. Cela explique d’ailleurs en partie la rigidité de l'inflation et pourquoi les attentes concernant l'évolution des taux d'intérêt de la Fed ont tant changé ces derniers mois.

Matières premières

Le marché obligataire et le taux de change EUR/USD

L’ajustement des anticipations de politique de taux d’intérêt par la FED a certes exercé une pression sur les cours des actions, mais comme nous l’avons vu plus haut, les bons résultats des entreprises, conjugués au renforcement de la croissance économique mondiale, ont plus que compensé cette situation. Toutefois, le moindre nombre de baisses attendues des taux directeurs à court terme a exercé une pression à la hausse sur les taux d’intérêt à long terme. Cela a pesé sur les cours des obligations, en particulier sur les obligations d’État à plus long terme.

Cependant, une différence majeure apparaît entre les États-Unis et la zone euro en termes de croissance économique, d’inflation et de politique des banques centrales. Nous avons constaté que la croissance s’accélère en Europe et ralentit aux États-Unis. De plus, l'inflation est déjà plus proche de l'objectif de la banque centrale dans l'UE qu'aux États-Unis. Il n'est donc pas illogique que le marché s'attende à une première baisse des taux d'intérêt de la part de la BCE bien plus tôt que de celle de la FED, probablement déjà dans le mois à venir. Cela exerce une pression sur le dollar américain et rend donc l'euro plus fort.

Euro / US Dollar

Le risque géopolitique

Outre les risques économiques, il ne faut pas non plus perdre de vue la situation géopolitique. La guerre en Ukraine est encore loin d’être terminée et le conflit en Palestine continue d’exacerber les émotions. La manière dont l’Iran, acteur important dans l’extraction pétrolière, agira dans ce contexte reste incertaine. Surtout après la mort de son président dans un accident d'hélicoptère.

Les élections présidentielles américaines sont également au programme de la fin de cette année. Pour l’instant, le marché semble y prêter peu d’attention. Les deux candidats prônent des politiques budgétaires expansionnistes, mais la manière dont ils dépenseront les ressources gouvernementales diffère considérablement. En cas de victoire démocrate, nous pouvons nous attendre à de nouveaux investissements massifs dans les infrastructures, en mettant l’accent sur l’énergie verte. Toutefois, si les Républicains arrivent au pouvoir, nous serons plus susceptibles d’envisager des réductions d’impôts pour les grandes entreprises et une déréglementation. Par ailleurs une guerre commerciale majeure avec la Chine ne peut être exclue après les élections.

Malgré ces risques géopolitiques majeurs, l'évolution des attentes concernant les politiques de taux d'intérêt des banques centrales et les données économiques divergentes, la volatilité attendue des actions reste à un niveau très faible. Les acteurs du marché se soucient peu d’un krach potentiel. Cela s’explique notamment par les très grandes quantités de liquidités qui circulent dans le système. Dans un premier temps, ce sont les banques centrales qui ont injecté massivement des liquidités pour lutter contre les crises. Mais maintenant que ces mêmes banques centrales retirent peu à peu la liquidité des marchés, ce sont les acteurs publics qui se sont mis à dépenser en masse.

Poussés par la situation géopolitique, les gouvernements ont en effet augmenté leurs budgets. Les guerres entraînent une croissance des dépenses de défense et les dépenses d’infrastructure ont connu une énorme augmentation en raison des projets de Biden en Amérique et du « Green Deal » en Europe. Comme indiqué ci-dessus, les élections aux États-Unis n’y changeront probablement pas grand-chose. Malgré leurs divergences majeures, Biden et Trump prévoient de continuer à dépenser massivement s’ils sont élus. Cela signifie que les marchés financiers peuvent continuer à espérer davantage de liquidités disponibles et une faible volatilité.

Notre positionnement dans les fonds essentiels

Nous constatons de plus en plus de signes d’une reprise de la croissance économique mondiale. Cela soutient les bons résultats d’entreprises qui devraient perdurer. Combiné à une inflation en baisse, à des valorisations d'actions relativement attractives et à une faible volatilité attendue, cela incite les gestionnaires à accorder une préférence pour les actions par rapport aux obligations. La pondération des actions a donc été légèrement augmentée.

Au sein des actions

Au sein des actions, nous nous intéressons principalement à deux régions : la zone euro et l’Inde.

En Europe, nous voulons bénéficier de l’amélioration de la croissance économique, ce n’est aussi pas par hasard que les chiffres PMI y ont dépassé ceux des États-Unis. Les valorisations y sont également intéressantes. Lorsque l'on étudie ces valorisations, ce qui frappe particulièrement, c'est l'attractivité des petites entreprises européennes, dans lesquelles une position significative a été constituée dans les fonds.

En ce qui concerne l’Inde, nous pensons que la bonne croissance économique que nous avons connue l’année dernière peut se poursuivre pendant un certain temps. The Economist a d'ailleurs récemment publié un rapport spécial sur la forte croissance que l'on peut observer et espérer dans ce gigantesque pays. L’Inde s’est fortement engagée dans les réformes de son système politique et économique au cours des dernières décennies et cela s’est accéléré sous l’actuel président Modi. Ce faisant, le pays a jeté des bases solides pour sa croissance économique actuelle et future.

Des élections sont actuellement en cours en Inde et Modi semble être réélu, même si c’est avec une majorité plus faible qu'on ne le pensait initialement. Ces derniers jours, les résultats de ces élections ont suscité une certaine inquiétude sur les marchés, surtout maintenant qu’il devient clair que Modi ne gagnera pas avec le raz-de-marée attendu. Nous continuons cependant de croire à la force de l'économie indienne et de ses marchés boursiers et détenons donc environ 5 % de nos avoirs en actions indiennes et profitons de toute faiblesse pour renforcer nos positions.

Indices in Euro

Afin de bénéficier davantage de l’amélioration de la croissance économique mondiale, nous avons réorienté nos investissements vers les secteurs les plus cycliques le mois dernier. Nous avons effectué nos achats dans le secteur des matières premières, des entreprises industrielles et des biens de consommation.

Au sein des obligations

La réduction probable des taux d’intérêt que la Banque centrale européenne mettra en œuvre dans les mois à venir pourrait exercer une certaine pression à la hausse sur les taux d’intérêt à long terme en Europe, si cette réduction des taux devait conduire à des attentes de croissance et d’inflation plus élevées. La position en obligations d'État européennes à long terme a donc été légèrement réduite. Nous maintenons toutefois des positions significatives en obligations d'État avec des maturités un peu plus longues pour continuer à contrebalancer nos positions en actions. Maintenant que les obligations offrent également un bon rendement courant, elles restent un élément important d’un portefeuille diversifié.

Conclusion

Le renforcement de la croissance mondiale donne une fois de plus un élan aux actions et aux bénéfices des entreprises qui y sont associés. Mais les risques demeurent, l'inflation continue de dépasser l'objectif des banques centrales, les obligeant à maintenir des taux d'intérêt plus élevés que ce que les marchés espéraient. Les risques géopolitiques, comme les élections présidentielles américaines, peuvent également être un élément perturbateur. Il reste donc essentiel que nous continuions, en tant que gestionnaires, à suivre de près les évolutions et à ajuster le positionnement sans nous laisser guider par l'émotion.

La même philosophie continue de s'appliquer aux investisseurs : rester toujours sur le marché avec un portefeuille d'investissement large et diversifié à l'échelle mondiale qui correspond à votre profil de risque. Dans nos fonds essentiels, nous veillons d'une part à un équilibre sain entre suffisamment d'instruments sous-jacents qui servent de tampon partiel en cas de nouvelle baisse des marchés. D’un autre côté, nous veillons à nous positionner de manière à pouvoir bénéficier de la reprise que nous avons constatée sur les actions cette année. Les deux sont également importants.

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