The lady isn’t tapering

Le variant delta, particulièrement contagieux, se propage depuis plusieurs mois et ralentit la croissance économique dans diverses régions. Les pays à faible couverture vaccinale sont particulièrement touchés. Aux États-Unis, un peu plus de la moitié de la population est désormais complètement vaccinée (voir graphique ci-dessous). Ce chiffre doit encore progresser et le gouvernement américain prend de plus en plus de mesures à cet égard.

La propagation rapide du variant delta peut affecter le redressement de l'économie. Le rapport sur l'emploi américain était d’ailleurs bien en deçà des attentes. La crainte de l'impact de ce nouveau variant pénalise particulièrement le secteur « voyages et loisirs » et explique en grande partie le nombre décevant de créations d'emplois. Le secteur des services aux États-Unis continue de croître, mais à un rythme plus lent, même s'il s'avère de plus en plus difficile de trouver du personnel approprié. De plus, l'appétit pour la consommation diminue également quelque peu. La confiance des consommateurs aux États-Unis a chuté pour la première fois cette année. Ici aussi, le variant delta est pointé du doigt ; il pousse les consommateurs à reporter à nouveau leurs achats. En Asie, de nouvelles mesures de confinement locales ont eu lieu, perturbant la chaîne d'approvisionnement, et entraînant une baisse de la croissance de la production.

Malgré ces contretemps temporaires, les choses sont en passe de s’améliorer. Grâce aux vaccinations massives, le coronavirus fait moins de victimes, donc moins de mesures restrictives sont nécessaires. À cela s'ajoute la volonté politique de permettre à l'économie de fonctionner le plus librement possible. Ces deux aspects soutiendront davantage la dynamique économique. La campagne de vaccination porte clairement ses fruits, donc continuer à vacciner reste le message central. En Europe, la campagne de vaccination s'est jusqu'à présent bien déroulée et nous avons constaté un effet similaire quelques mois plus tôt. C’est pourquoi l'Europe subit un impact économique plus limité dû au variant delta.

Les marchés d’actions ont encore légèrement progressé jusqu'à la mi-août. Par la suite, nous avons observé une pause sur les bourses en raison de l'incertitude croissante concernant les attentes de croissance économique. À la suite de la bonne performance des marchés boursiers et au vu de la baisse des indicateurs économiques, les pourcentages d’actions ont été ramenés à la fin du mois d’août. Ce poids a été maintenu pendant les semaines suivantes. Cela nous donne une surpondération moins prononcée mais toujours importante. Les indicateurs économiques ont généralement été révisés à la baisse mais se situent toujours à des niveaux historiquement élevés. Les faibles taux d'intérêt et les mesures de stabilisation des banques centrales peuvent apporter un soutien suffisant aux marchés financiers. Les actions se négocient toujours à une prime de risque moyenne et, en combinaison avec la politique monétaire expansionniste, les actions restent intéressantes malgré le ratio cours/bénéfice élevé de nombreuses entreprises.

Au sein du portefeuille d'actions, la pondération du secteur industriel a été réduite. Lorsque la dynamique économique s’essouffle, cela peut avoir un impact direct sur ce secteur. Il conserve cependant toujours beaucoup de poids car les entreprises sélectionnées dans ce secteur peuvent bénéficier des travaux d'infrastructures prévus en Europe et aux États-Unis financés par les dépenses publiques. Après les bonnes performances, nous avons donc opté pour une réduction sélective.

D'autre part, le thème « New Tech » (nouvelles technologies) a été renforcé. Ces entreprises, soutenues par quelques tendances-clés au sein du secteur, démontrent leur résilience dans des scénarios de croissance économique tant positifs que négatifs. Par ailleurs, l'accent mis sur les actions des technologies propres a été relevé après la correction subie. Et enfin, le thème du vieillissement, dont les soins de santé constituent une grande partie, a été lui aussi renforcé. Nous jouons ainsi sur le caractère plutôt défensif de ces investissements. L'incertitude associée au variant delta a également fait en sorte que les actions de meilleure qualité ont à nouveau surperformé. Notre gestion accorde une grande importance à ce type d’investissement depuis des années déjà.

Au sein du segment des obligations gouvernementales européennes, les obligations d'État portugaises ont été vendues après une nouvelle baisse des taux d'intérêt en Europe. En conséquence, le rendement rapporté au risque est devenu moins attractif. Cette vente a également réduit la sensibilité aux taux d'intérêt au niveau du portefeuille.

À l'approche de la conférence annuelle de la Banque centrale américaine à Jackson, les marchés ont vu le risque de la réduction progressive du programme d'achat s'estomper. Le président Jerome Powell l'a confirmé et a annoncé que les premières étapes vers cette réduction progressive du programme ne seront probablement pas implémentées avant la fin de l'année. Un basculement a été opéré des obligations d'entreprises américaines vers les obligations d'entreprises européennes au sein des portefeuilles. Moins d'achats signifie moins de pression à la baisse sur les taux d'intérêt, ce qui peut être moins bénéfique pour ces obligations. La Banque centrale européenne a par contre clairement indiqué que le programme d'achat européen se poursuivra pendant un certain temps, ce qui signifie que les taux d'intérêt sur les obligations d'entreprises européennes peuvent rester bas.

La Chine montre des signes de ralentissement sur le plan économique. Couplé à l'ingérence politique récente, ceci a eu un effet très négatif sur les actions chinoises et en particulier les géants chinois de la technologie. Nos choix en Chine ont été moins impactés car notre exposition repose principalement sur des choix actifs sur le marché local et un poids limité dans ces géants technologiques. Aujourd'hui, le poids de la Chine au sein des actions se situe autour de 4 %.

Les obligations d'État chinoises constituent toujours une part importante du portefeuille obligataire et se sont très bien comportées. Il est possible que le gouvernement chinois prenne à nouveau des mesures économiques de soutien sous la forme d'une baisse des taux. Ce serait un nouveau coup de pouce pour nos positions qui représentent actuellement 10 % de la part obligataire.