Les décisions de gestion

Un positionnement plus défensif

Le marché boursier ne reflète pas l'état actuel de l'économie, mais cherche à regarder vers l'avenir avec une attention particulière pour les taux d'intérêt attendus, les primes de risque (la rémunération supplémentaire pour prendre des risques boursiers) et les bénéfices futurs des entreprises.

Une inflation en forte hausse et à un niveau élevé, des banques centrales qui vont implémenter des hausses de taux plus ou moins importantes, un ralentissement économique, une volatilité supérieure à la moyenne et un marché boursier à sa valorisation historique moyenne ont incité les gestionnaires à rester sous-pondérés en actions. 

La majeure partie de ce désengagement a été dirigé vers les obligations, principalement vers les obligations d'État américaines et du noyau dur européen. Les taux d'intérêt sont plus attractifs et la prime de risque actuelle, mesure relative de l'attractivité entre les actions et les obligations, commence à devenir plus favorable aux obligations. Au sein des actions, nous conservons les thèmes de croissance à long terme qui donnent du dynamisme au portefeuille. Lorsque les indices rebondissent, nous progressons ainsi au moins autant que l'ensemble du marché, même avec une sous-pondération des actions.

Par ailleurs, le coussin de trésorerie a également été partiellement utilisé tout au long du trimestre, principalement par le biais d'investissements en obligations. Nous gardons cependant la pondération en cash à 3,5 % afin de pouvoir réagir rapidement aux éventuelles opportunités.

Au niveau des actions

Le conflit russo-ukrainien, l'inflation et les prix de l'énergie élevés, la hausse des taux d'intérêt et une éventuelle récession justifient une forte sous-pondération des actions européennes. En revanche, l'économie américaine se porte mieux malgré le ralentissement de la croissance, une inflation élevée et une prime de risque moyenne. Son indépendance pétrolière et gazière, son positionnement stratégique, son économie intérieure relativement plus forte et sa puissance dans le secteur technologique ont conduit les gestionnaires à lui attribuer un poids plus important. Le dollar américain s'est aussi fortement apprécié. Aujourd'hui, cela se traduit par une exposition d'environ 58 %.

En début de trimestre, l'exposition chinoise a été fortement réduite de 3 % à 1,5 %. Des facteurs macroéconomiques moins favorables, les mesures de confinement strictes et la contraction des indicateurs (PMI inférieur à 50), y ont joué un rôle. La réduction s’est faite par la vente d'entreprises chinoises locales et d'actions basées à Hong Kong. Les positions restantes en Chine consistent en des actions sélectionnées individuellement qui correspondent à nos investissements thématiques.

Nous sommes cependant devenus un peu plus positifs à propos du marché chinois ces dernières semaines, car les confinements s'assouplisent, les autorités sont moins restrictives sur les entreprises technologiques et la politique monétaire est expansive contrairement au reste du monde. Pour capitaliser sur ces points positifs, nous avons progressivement augmenté la pondération aux actions japonaises au cours des dernières semaines, car le pays a une relation commerciale forte avec la Chine. L’affaiblissement de la devise japonaise ainsi que la prime de risque relativement intéressante ont également contribué à cette décision.

L'augmentation du Japon a été financée par une vente complète de l'Inde dont l'exposition est désormais à 0 %. Le marché indien a réalisé une solide performance, surpassant toutes les autres zones géographiques, ce qui le rend également relativement cher. En outre, la hausse des taux d'inflation et les tensions économiques ont également joué un rôle dans la décision de prendre nos bénéfices.

 

Au niveau des thèmes de long terme

Au début du trimestre, le contenu thématique de notre positionnement en actions a été augmenté pour diminuer à nouveau en juin. Nous nous sommes concentrés principalement sur les technologies propres, les nouvelles technologies et la sécurité (cybersécurité). La crise énergétique provoquée par la guerre russo-ukrainienne a accéléré la nécessité, notamment en Europe, de diversifier les sources d'énergie, principalement vers les énergies renouvelables. La guerre actuelle se déroule également dans le cyberunivers et le besoin de cybersécurité mondiale va encore une fois croître de façon exponentielle. En outre, le thème des nouvelles technologies occupe également une place prépondérante dans le portefeuille, car ce sont les entreprises qui peuvent contrebalancer le spectre de l'inflation à long terme. Elles assurent en effet la croissance de la productivité. 

Ces thématiques sont très dynamiques et souffrent des hausses de taux d'intérêt, mais leurs produits sont très nécessaires aujourd'hui et elles apportent la croissance indispensable qui sera recherchée dans un environnement général de faible croissance. Le thème du vieillissement a également été légèrement augmenté tout au long du trimestre en raison de sa nature plus défensive.

Au niveau des obligations

La hausse des taux d'intérêt a eu un impact négatif sur les obligations. Le rythme auquel les taux d'intérêt ont augmenté ces derniers mois est sans précédent. En conséquence, les coupons n'ont pas été en mesure de compenser la hausse des taux d'intérêt et toutes les obligations ont subi des pertes importantes. Les fonds essentiels ont maintenu une maturité relativement basse des obligations, de sorte que le compartiment obligataire a été relativement moins durement touché.

Le portefeuille obligataire s'est progressivement étoffé avec une augmentation de la maturité moyenne et un choix d'émetteurs solvables tels que les États-Unis, l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. Nous avons augmenté les échéances obligataires afin de profiter d’une stabilisation ou d’une baisse des taux d'intérêt à long terme. Cela pourrait se produire dans le scénario d'un affaiblissement économique après les relèvements importants et fréquents des taux directeurs.

L'exposition à la périphérie européenne a été drastiquement réduite via la vente d'obligations d'État indexées sur l'inflation mais aussi d’obligations d'État ordinaires. Les chiffres de l'inflation européenne ont été révisés à la hausse, entraînant une forte progression des taux d'intérêt. Cette anticipation a conduit à une vente partielle des obligations d'État indexées sur l'inflation, qui visent à protéger le portefeuille obligataire de tels chocs inflationnistes. Le risque potentiel de récession dans l'UE a également joué un rôle, les pays les moins solvables étant les plus touchés. Le produit des ventes a été réinvesti dans des obligations d'État de qualité des États-Unis et de certains pays européens afin de profiter de rendements plus attrayants et de leur plus grande solvabilité.

La position en obligations d'État chinoises, détenue depuis plus d'un an, a été entièrement vendue tout au long du trimestre. Après un beau parcours, le rendement actuel relatif par rapport aux titres de créance du gouvernement américain est devenu moins intéressant. Nous avons vendu nos positions en obligations chinoises en plusieurs étapes. De cette manière, nous avons engrangé nos gains et évité tout affaiblissement potentiel de la devise chinoise. La Chine est en effet en train de simuler son économie contrairement à l'Europe et aux États-Unis.

Enfin, les obligations d'entreprises européennes à haut rendement et à haut risque ont également été réduites afin de limiter la sensibilité à un ralentissement économique en Europe.

Au niveau des devises

Nous conservons un portefeuille très diversifié en termes d'exposition aux devises. Nous agissons ainsi pour anticiper un affaiblissement potentiel de l'euro. Cela pourrait en effet être le résultat du malaise dans lequel nous sommes depuis l'invasion russe. La hausse des prix de l'énergie et des matières premières pourrait peser sur notre compétitivité relative. Le tableau ci-dessous est une photo de l'exposition en devises au 30-06-2022.

 

Devise

Poids

Euro

34 %

Autres devises européennes

10.5 %

US-dollar

43.9 %

Yen japonais

2.2 %

Devises des marchés émergents

5.5 %

Autres devises

3.9 %

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