- Votre choix linguistique sera sauvegardé.
- Votre agence sera enregistré.
- Votre session est sécurisée.
- Vous verrez la version standard de notre site web. Le contenu n'est pas adapté à vos préférences.
Des banques centrales à vitesses variables
6 mai 2022
Auteur: Xander Michielsen, gestionnaire de fonds d’Argenta Asset Management
Alors que la situation économique et géopolitique en Europe ne semble pas s'améliorer pour le moment, la banque centrale des États-Unis continue sereinement de relever ses taux d'intérêt et de réduire son bilan. L'inflation élevée, la vigueur du marché de l'emploi et le dynamisme économique font que le banquier central américain a toutes les cartes en main pour poursuivre les hausses de taux. Aux États-Unis, ces hausses de taux d'intérêt sont déjà largement intégrées dans les cours. En Europe, des relèvements de taux sont également attendus de la part de la Banque centrale européenne en raison d'une inflation côtoyant toujours les sommets. En Chine, l'économie menace de s'affaiblir davantage et la banque centrale chinoise a des plans complètement différents.
Prenez ci-dessous connaissance de la manière dont les fonds essentiels d’Argenta ont été adaptés pour appréhender cet environnement.
Une période de taux d’intérêt élevés, retour aux anciens temps
Les banques centrales s'expriment de plus en plus sur la suppression progressive des mesures de relance en réponse aux chiffres persistants de l'inflation. Concrètement, cela signifie que des hausses de taux d'intérêt ainsi qu’une sortie accélérée des programmes d'achat sur le marché obligataire sont à l'ordre du jour. Les anticipations de taux d'intérêt ont été fortement révisées à la hausse au cours du mois dernier. Avec à la clé, une pression croissante sur les taux d'intérêt à court et à long terme et des conséquences négatives pour les obligations.
La banque centrale américaine
Les résultats des entreprises américaines évoluent toujours positivement avec en moyenne des publications supérieures aux attentes, mais le marché se concentre actuellement principalement sur la politique envisagée par les banques centrales.
La nécessité d’augmenter les taux
La banque centrale américaine dispose d’arguments suffisants pour augmenter encore les taux d'intérêt en plusieurs phases dans le but de tempérer l'inflation. La première augmentation a eu lieu en mars. Depuis lors, les taux d'inflation sont restés plus élevés que prévu. Par conséquent, la banque centrale américaine a annoncé qu'elle ferait tout son possible pour préserver la stabilité des prix. Le marché a interprété cela comme une probabilité accrue de hausses de taux d'intérêt plus élevées et plus nombreuses. Le taux d'intérêt américain à dix ans a lui-même franchi la barre des 3 %.
La santé de l’économie américaine le permet
Une hausse des taux d'intérêt a un effet modérateur sur la croissance économique. L'économie américaine est en bonne santé et offre une marge suffisante. La croissance au premier trimestre a cependant été, contre toute attente, négative. Reste que la raison est plutôt de nature technique car les États-Unis ont importé plus et exporté moins en raison de la forte demande de biens des consommateurs américains. Le chiffre ne doit donc pas être interprété comme problématique et souligne la force du consommateur américain.
De plus, le marché du travail américain est en excellente forme et montre lui-même des signes de surchauffe. Le taux de chômage continue de baisser et le nombre d'emplois vacants dépasse la population active disponible. Cette situation accroît la pression à la hausse sur les salaires et renforce la banque centrale pour mettre en œuvre sa politique restrictive.
Les attentes du marché incluent de fortes hausses des taux d'intérêt, parfois avec des sauts possibles de 75 points de base. Actuellement, plusieurs sauts de 50 points de base sont considérés comme hautement probables.
La situation européenne
L'Europe est dans une situation très différente de celle des États-Unis. La croissance économique et le marché du travail sont moins solides. La croissance en Europe pour le premier trimestre était pourtant encore légèrement positive. L'Allemagne a échappé de peu à une récession technique. Sachant que les tensions géopolitiques avec la Russie ne se reflètent que partiellement dans les chiffres du premier trimestre, cela ne donne cependant pas une bonne image du prochain trimestre.
L’Ukraine : un conflit de longue durée
Le conflit s'éternise et menace de devenir structurel. La Russie a déjà fermé le robinet de gaz pour la Pologne et la Bulgarie et ne semble pas vouloir s'arrêter là. L'Europe se trouve dans une situation difficile car davantage de sanctions ont également des conséquences très négatives pour l'économie européenne. Un embargo sur le pétrole russe semble approprié, mais c'est une mauvaise idée d'un point de vue économique. Les prix des matières premières restent élevés et pèsent sur le revenu disponible et la confiance des consommateurs.
De lourdes conséquences pour l’économie et le consommateur
En Europe, les conséquences se font lentement sentir et l'économie flirte avec une récession. Les hausses de taux potentielles en Europe sont beaucoup plus incertaines qu'aux États-Unis. La confiance des consommateurs est également sensiblement plus faible qu'aux États-Unis. Les chiffres de l'inflation européenne ont fait un rattrapage impressionnant, qui n'a peut-être pas encore atteint son pic. En Europe, l'inflation est principalement tirée par des facteurs externes tels que la guerre en Ukraine à la frontière de l'Europe, la faiblesse de l'euro, le boom des matières premières et en particulier des prix du pétrole et du gaz européens.
Le dilemme de la banque centrale
La Banque centrale européenne ne peut apporter une solution directe à ces facteurs externes. Des taux d'intérêt plus élevés entraînent une contraction du climat financier et un ralentissement du marché du logement en raison de la hausse des taux hypothécaires. Cependant, les taux d'intérêt devront être relevés à un moment donné malgré des perspectives économiques moins favorables. Si la banque centrale attend trop longtemps, la pression sur l'euro se poursuivra et l’inflation continuera à déraper.
Des taux plus élevés en Occident, mais pas en Chine
La situation économique en Chine continue de se détériorer. Ce ne sont pas seulement les ralentissements de la croissance dans l'industrie et les services qui deviennent de plus en plus apparents.
Omicron et la politique de « zéro-covid »
Les problèmes sont exacerbés par le variant contagieux d'Omicron qui maintient littéralement la Chine sous son emprise. Les infections de Covid en Chine sont plus problématiques que dans le monde occidental. Une minorité de la population âgée a été vaccinée et le vaccin semble également moins efficace que les vaccinations européennes et américaines. Les mesures strictes de confinement dont tout le monde pensait que la Chine allait s'éloigner pour sauver l'économie sont toujours en place et sont encore renforcées. La Chine a déjà connu des revers économiques, mais ces blocages extrêmes sont à eux seuls économiquement désastreux et surviennent à un moment plus défavorable de ralentissement de la croissance mondiale.
La pression sur les chaînes d’approvisionnement
Les effets se font également sentir au-delà des frontières chinoises. Cela crée en effet des goulots d'étranglement dans la production industrielle pour le monde occidental. Cela se reflète dans divers facteurs économiques. Une rareté des biens industriels n'aide certainement pas à lutter contre l'inflation. La position en actions chinoises a depuis été considérablement réduite au sein des fonds essentiels d’Argenta.
Une politique monétaire accommodante
La Chine tente de résister au moyen d'une politique monétaire flexible pour donner plus d'oxygène à l'économie. L'inverse de ce qui se passe aux États-Unis et en Europe. Malgré le fait que l'écart de taux d'intérêt entre la Chine et les États-Unis s'est rétréci, les obligations chinoises de haute qualité peuvent encore bénéficier d'un environnement de taux d'intérêt en baisse. Cela crée un profil tout à fait unique au sein de notre positionnement en cette période difficile pour les obligations.
L’impact sur les marchés financiers et notre positionnement dans les fonds essentiels
Actions
• Les risques économiques ont augmenté au cours du dernier mois, accroissant les chances de développements défavorables. Le poids des actions a ainsi été réduit en plusieurs étapes.
• Le conflit russo-ukrainien, le potentiel de sanctions dommageables, l'inflation et les prix de l'énergie élevés, les hausses de taux potentielles et la faiblesse de l'économie justifient une forte sous-pondération des actions européennes. En revanche, l'économie américaine est en meilleure santé malgré un ralentissement de la croissance là aussi, ce qui nous amène à prendre un positionnement plus élevé. Le dollar américain n'a également fait que s’apprécier.
• Divers facteurs macroéconomiques montrent que l'économie chinoise a été profondément perturbée. Les mesures de confinement strictes, auxquelles le parti chinois ne veut pas déroger pour le moment, ajoutent une pression supplémentaire. Le reste du monde est également menacé d'un ralentissement de la croissance et la Chine reste encore fortement dépendante de ses exportations. Les actions chinoises ont été fortement réduites par la vente d'entreprises chinoises locales et d'actions basées à Hong Kong. Les positions restantes en Chine, soit environ 1,5 % de l'exposition aux actions, consistent en des actions sélectionnées individuellement qui correspondent à nos investissements thématiques et répondent à nos critères de sélection.
Obligations
- Le risque de taux reste limité avec une duration de 5.
- Les chiffres de l'inflation européenne ont de nouveau été révisés à la hausse, entraînant une forte hausse des taux d'intérêt. Cela a entraîné une vente partielle des obligations d'État indexées sur l'inflation, qui visent à protéger le portefeuille obligataire de tels chocs inflationnistes. Le produit a été réinvesti dans des obligations américaines et européennes de haute qualité afin de tirer parti de rendements plus attractifs et de leur solvabilité plus élevée.
- Les obligations d'entreprises européennes à haut rendement et à haut risque ont été réduites afin de limiter la sensibilité à un ralentissement économique en Europe.
- La position en obligations d'État chinoises, détenue depuis plus d'un an, a été partiellement vendue. Après un beau parcours, le rendement courant relatif par rapport aux bons du trésor du gouvernement américain est devenu moins intéressant. Malgré cette évolution, la banque centrale chinoise est plus susceptible d'assouplir sa politique de soutien à la croissance économique. Cela contraste fortement avec les banques centrales américaines et européennes, ce qui signifie que nous détenons encore actuellement une part importante de cette position.
Par ailleurs, nous maintenons également une belle réserve de liquidités dans les fonds essentiels, comprise entre 6,5 et 8,5 %. En période de très forte volatilité des marchés, le cash est un bon stabilisateur de performance. Les liquidités nous permettent également de réagir rapidement aux opportunités sur les marchés des actions et des obligations.
Conclusion
Des temps incertains arrivent, mais il reste crucial de ne pas se laisser guider par l'émotion. Même en période d'incertitude, il existe des opportunités et il peut y avoir de très bons jours de bourse qui sont cruciaux pour obtenir un bon rendement à plus long terme. Les événements géopolitiques sont presque impossibles à prévoir et leur impact sur l'économie est très complexe. La même philosophie continue de s'appliquer aux investisseurs : restez toujours sur le marché avec un large portefeuille de placements diversifié à l'échelle mondiale qui correspond à votre profil de risque sur une base individuelle.
Dans nos fonds essentiels, nous assurons d’une part un équilibre sain avec suffisamment d'instruments sous-jacents qui servent de tampon partiel lorsque les marchés sont en difficulté. Particulièrement dans cet environnement de taux d'intérêt, les choix actifs au sein des marchés obligataires sont d'une importance cruciale. D'autre part, nous veillons à être positionnés de manière à pouvoir bénéficier de la reprise une fois la crise passée. Et c'est au moins aussi important.
Nous restons entièrement concentrés sur la gestion attentionnée et professionnelle des investissements de nos clients. Tous les jours et en toutes circonstances. Et surtout dans le contexte exceptionnel d'aujourd'hui.
Lire plus
-
Rapport trimestriel T1 2022
8 avril 2022Alors que de nombreux indicateurs économiques indiquent une économie en croissance et en plein essor, les analystes s'inquiètent de l'évolution future. Nous sommes confrontés à un ralentissement de la croissance économique mondiale. Ceci est le résultat d'une forte inflation des prix, et d’une politique monétaire plus restrictive des banques centrales.
-
Ukraine, inflation, économie et marché : où en sommes-nous ?
22 mars 2022Nous sommes entrés dans la quatrième semaine du conflit russo-ukrainien. Comment évolue la situation sur place ? Où en sont les chiffres d’inflation ? L’économie mondiale résiste-t-elle ? Que font les marchés boursiers et obligataires ? Et comment gérons-nous cette crise au jour le jour dans les fonds essentiels ?
-
La Russie contre l’Ukraine et le monde : les conséquences économiques et l’impact sur votre portefeuille
4 mars 2022C'est la guerre en Europe. Ce n'est pas notre travail en tant que gestionnaires de fonds de prédire le cours ultérieur d'une guerre, mais bien d'estimer autant que possible quelles en seront les conséquences économiques. Et surtout, quelles pourraient être les conséquences possibles sur les différents actifs financiers et votre portefeuille.