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Les solutions
Ajustements politiques
Revenons-en à nos héros des temps anciens. Le détournement de l'eau d'une rivière était autorisé pour un usage personnel, à condition que les utilisateurs en aval puissent également satisfaire leurs besoins nécessaires. Cela pourrait être un bon guide dans le conflit entre l'Égypte et l'Éthiopie.
Dans le meilleur des cas, il y aura un organisme international compétent pour les litiges liés à l'eau qui décidera que l'Éthiopie est libre d'utiliser les eaux du Nil à condition de laisser passer une certaine quantité d'eau. Cela peut garantir un accord plus stable. Changer délibérément la direction de la rivière dans son ensemble serait alors considéré comme un acte d'excès démesuré.
Ce qu'on a fait dans le cas du Rhin est clairement une erreur. Les Pays-Bas et l'Allemagne accordent désormais la priorité à la baisse des niveaux de crue (jusqu'à 60 cm) par la restauration des zones inondables. Ce n'est pas si facile, car 10 % de la population européenne vit aujourd'hui dans d'anciennes zones inondables. Un reboisement est également prévu le long des berges. Cette forme douce d'ingénierie hydraulique gagne en importance, également en Belgique.
La réduction du niveau de crue du Rhin est une priorité absolue pour l'Allemagne. (Wikipad)
Partout dans le monde, la nappe phréatique diminue, parfois à un rythme alarmant. Il peut s'agir de mètres par an. Cette situation est totalement insoutenable et constitue un signe avant-coureur d'une future pénurie d'eau potable.
Les scientifiques craignent que ce soit le cas dans les pays les plus développés d'ici 20 ans. Le problème n'est pas l'ignorance scientifique mais un manque de préparation et d'action. Les budgets des gouvernements mondiaux et l'attention portée à cette question sont aujourd'hui trop faibles pour permettre la mise en place des mesures nécessaires.
Changement imminent ?
Cette situation est clairement en train de changer. Le plan de relance de 2 000 milliards de dollars du président américain Biden met fortement l'accent sur les infrastructures hydrauliques et la pureté de l'eau. Les normes relatives au niveau de pureté de l'eau potable sont renforcées, ce qui implique d'énormes investissements dans les stations d'épuration.
La Commission européenne a publié de nouvelles directives pour le financement durable avec la « Taxonomie européenne des activités durables ». L'un des 6 piliers est l'utilisation durable et la protection de l'eau. Les produits d'investissement labellisés doivent pouvoir démontrer si et comment leurs investissements y contribuent (par exemple, le financement de stations d'épuration) et que le cycle de l'eau n'est au moins pas affecté négativement.
En outre, le fonds de relance de l'Union européenne est utilisé pour au moins 250 milliards d'euros dans le cadre de la transition verte. Les projets éligibles doivent également respecter cette taxonomie. Nous pouvons donc supposer que globalement, d'autres projets seront lancés au profit de l'approvisionnement en eau potable.
Un autre point central de la taxonomie est la transition vers une économie circulaire, le recyclage et la prévention des déchets. Aujourd'hui, le traitement des eaux usées ne représente que 25 % du volume d’eau. Cela signifie que les rivières et les eaux souterraines sont encore fortement polluées aujourd'hui.
Un très bon exemple pour remédier à cela est Windhoek, en Namibie. Depuis 1967, les eaux usées y sont entièrement purifiées en eau potable. Cette brillante réalisation était nécessaire afin d'assurer une sécurité hydrique suffisante dans le désert. La consommation de moins d'eau, tout simplement, est aussi une nécessité absolue.
Pour pouvoir changer de comportement, il faut des capacités et de la motivation. La motivation n'est pas au rendez-vous, selon des études menées en Australie, en Afrique du Sud et au Chili. On a toujours été conscient de l'importance d’un comportement plus économe, mais l'action faisait défaut. La principale raison semble être le prix de l'eau. L'eau y est en effet très bon marché.
La recommandation des chercheurs est de rendre l'eau plus chère. Une autre recommandation est de bannir de l’Australie les gazons importés. Ces graminées donnent des pelouses australiennes plus vertes que l'herbe indigène. Cependant, elles nécessitent 3 fois plus d'eau que les herbes indigènes légèrement plus jaunes.
Infrastructure
Ainsi, les ajustements politiques trouvent souvent leur solution dans la construction d'infrastructures hydrauliques. Nous jetons un dernier coup d'œil à nos amis grecs et romains. Les canaux, les barrages et les systèmes d'irrigation sont utilisés depuis 5 000 ans, avant que Platon ou César ne foulent le sol de notre planète. Cette ingéniosité s'est affinée par la suite. Les Romains transportaient l'eau grâce à leurs aqueducs sur des distances extrêmement longues et de grandes différences de hauteur.
Des applications que l'on retrouve aujourd'hui à Sao Paolo ou, plus fort encore, à Bangalore où l'eau potable est acheminée à 1 000 kilomètres de distance.
Un barrage à la Villa Hadrianus à Tivoli .
Les Grecs ont eu l'idée des citernes ou puits d'eau de pluie, dont 107 ont été retrouvés dans la ville de Pergame. Cela leur permettait d'assurer la sécurité de l'approvisionnement en eau et de ne pas dépendre de l'eau pendant plus d'un an en cas de siège. Les eaux de pluie s'écoulent encore trop souvent dans la mer, comme à Chennai. La collecte des eaux de pluie permet bien sûr de lutter contre les inondations. En cas de fortes pluies, les réservoirs peuvent être remplis et servir de tampon. C'est ainsi que l'on peut créer un écosystème résilient.
Dans le monde entier, tout un mouvement s'est créé autour de cette « collecte des eaux de pluie ». Berlin fait ici office de précurseur. À la Potsdammer Platz, les eaux de pluie sont collectées via les toits et utilisées pour la chasse d'eau des toilettes et l'arrosage des jardins (de toit). L'excès d'eau est ensuite recueilli dans un lac ou pénètre dans le sol via un asphalte poreux. Des architectes urbains du monde entier viennent s’y inspirer.
Et qu'a-t-on fait en Suède pour empêcher la contamination de l'eau potable ? La ville d'Östersund a été suivie de près par toute la Suède dans la recherche de la cause et de la solution à la contamination. Une fois la cause connue, la ville a fait installer un filtre UV dans la station d'épuration. Ce filtre UV purifie l'eau des algues, des parasites et des bactéries.
De nombreuses villes suédoises suivent désormais cette voie pour leurs stations d'épuration des eaux usées. Une station d'épuration dotée des dernières technologies sera construite d'ici 2026. Des nanofiltres pourront alors éliminer toutes les impuretés de l'eau : traces de médicaments, microplastiques, etc. Cette technique permettra également de purifier l'eau avec un minimum de produits chimiques. L'ensemble du projet coûte 75 millions d'euros. La crise de 2010 avait coûté 22 millions d'euros à la communauté. Cela montre qu'une fois confronté à une crise grave, il y a soudain une volonté de prendre des mesures fermes.
En Suède toujours, sur l'île de Gotland (une région aussi grande que la Flandre occidentale), on se bat depuis des années contre les pénuries d'eau. Les nappes phréatiques ont diminué, les lacs se sont asséchés et l'agriculture a dû subir plusieurs périodes de rationnement. En 2016, on a pris les choses en main avec une usine de dessalement. L'usine dessale l'eau de la mer Baltique, puis la purifie pour en faire de l'eau potable. Cela réduit la consommation des eaux souterraines et garantit un approvisionnement constant en eau pour l'agriculture. Au total, plus de 60 millions d'euros seront investis sur une période de 5 ans. Le Cap a également réagi en construisant une telle usine de dessalement. Même dans les régions relativement humides et froides, des investissements dans l'approvisionnement en eau potable sont donc nécessaires.
Dans un monde idéal
Résumons-nous. Dans un monde idéal ...
- La pluie peut pénétrer le sol autant que possible pour maintenir le niveau de la nappe phréatique.
- Les eaux de pluie qui ne pénètrent pas dans le sol sont d'abord collectées dans un réservoir d'eau de pluie.
- Les compagnies des eaux fournissent notre eau potable à partir d'eaux de surface purifiées provenant d'une rivière, d'un canal ou d'un lac, ce qui permet d'épargner la nappe phréatique.
- Les eaux de pluie sont utilisées pour la chasse d'eau, le nettoyage et l'arrosage du jardin. Des conduites séparées sont prévues pour assurer la séparation de l'eau potable du robinet.
- Les eaux usées sont collectées dans les égouts et transportées vers une station d'épuration. Elles y sont purifiées afin de pouvoir être rejetées dans un cours d'eau ou utilisées pour des applications industrielles sans aucun risque.
- Un égout séparé est utilisé pour que l'excès d'eau de pluie ne se retrouve pas avec les eaux usées. Cela réduit la pression sur les stations d'épuration.
- Il y a une détection continue des fuites et de l'usure.
- Les rivières conservent leurs zones d'inondation naturelles.
En Belgique, des améliorations sont possibles, mais nous sommes également déjà performants dans de nombreux domaines. Environ la moitié de l'extraction d'eau provient d'eaux de surface et l'autre moitié d'eaux souterraines. Aujourd'hui, il est obligatoire d'installer une citerne pour les nouveaux bâtiments et certaines rénovations. En utilisant ces eaux, nous pouvons réduire la consommation de notre précieuse eau potable1. Dans la plupart des cas, nos eaux usées sont également collectées via un égout. En 2019, en moyenne, seulement 3 % de l'eau potable distribuée a été perdue à cause de fuites.
Le thème de l'eau est promis à un avenir positif. La gestion de l'eau devient de plus en plus importante et complexe. Il s'agit donc d'un thème intéressant dans lequel investir .
La diversification est également essentielle dans un portefeuille d'investissement bien équilibré. Dans les fonds essentiels, nous gérons activement la pondération de chaque thème à long terme. En outre, il existe également des fonds complémentaires qui se concentrent davantage sur le thème à long terme qu’est l'eau.
1 Une entreprise exemplaire est Water-Link, qui fournit de l'eau dans le nord de la province d'Anvers. Elle purifie toujours l'eau à partir d'eaux de surface.