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Les mesures de soutien fiscal et les « Big Five » alimentent l’optimisme sur les bourses
7 août 2020
Auteur : Giel Maris, gestionnaire de fonds chez Argenta Asset Management
Dans les flashes précédents nous avons maintes fois mis en lumière la désynchronisation entre les marchés financiers et l’économie réelle. Nous observons une réduction progressive de ce fossé grâce aux mesures de soutien fiscal. Le fonds de redressement européen et le nouveau paquet de soutien probable aux États-Unis, le CARES Act II, en sont des exemples. De même les résultats trimestriels solides publiés par les plus grandes entreprises américaines entrainent un optimisme justifié après la forte hausse boursière de ces derniers mois. Le COVID-19 met cependant les nerfs à rude épreuve et des mesures sévères doivent de nouveau être prises. Tant qu’un vaccin n’est pas disponible, la vie normale ne pourra pas reprendre et l’incertitude économique subsistera. Nous maintenons dès lors notre vision plus prudente sur les actions.
Les résultats trimestriels et le soutien fiscal entraînent la hausse du marché
Les bourses ont terminé le mois de juillet sur un résultat positif et poursuivent sur leur élan en août. Les hausses boursières sont principalement portées par les « Big Five » (Alphabet, Amazon, Apple, Facebook et Microsoft). Ces sociétés soutiennent le marché financier depuis des années déjà, mais sont devenues encore plus omniprésentes depuis le crash de ce début d’année. À ce jour, elles représentent environ 25 % du S&P 500 (l’indice des 500 plus grandes entreprises américaines). En termes nominaux cela équivaut à une capitalisation boursière de 6 800 milliards de dollars. Si nous replaçons ce chiffre en perspective, nous arrivons à environ 13 fois le produit intérieur brut de la Belgique.
Nous utilisons ces actions des « Big Five » comme le symbole représentatif de tout le groupe d’entreprises qui traversent avec succès cette période de crise pandémique. On peut légitimement se demander si la valorisation de ces entreprises ne commence pas à prendre des proportions injutifiées. Les résultats exceptionnels du second trimestre que l’on a, par exemple, observés chez Apple et Amazon, soutiennent cependant ces excellentes prestations boursières. Outre les résultats trimestriels, un autre catalyseur a été présent sur les marchés : le soutien fiscal.
Les paquets de soutien européen et américain engendrent l’optimisme
Le fonds de redressement européen
Le 21 juillet, les 27 gouvernements des pays membres de l’Union Européenne ont atteint un compromis historique sur les nouvelles mesures de soutien fiscal. La Commission, qui est le bras exécutif de l’Union, est chargée de s’adresser aux marchés financiers afin de lever 750 milliards d’euros. Ces moyens seront répartis entre les pays et secteurs les plus touchés par la pandémie, et prendront la forme de subsides et de prêts : sur le total de 750 milliards, 390 milliards consisteront ainsi en subsides.
Ce nouveau deal implique que l’UE devient pour la première fois un débiteur important sur les marchés financiers mondiaux. L’émission d’obligations prendra fin en 2026 et l’objectif est de rembourser ces emprunts d’ici à 2058. La Commission Européenne devra cependant trouver cet argent quelque part. Cela prendra très probablement la forme de nouvelles taxes sur les transactions financières, d’amendes pour les entreprises pour l’émission de gaz à effet de serre et d’une taxe numérique pour les entreprises technologiques.
L’Union Européenne a par ailleurs annoncé que son prochain budget fiscal réservera 1 074 milliards d’euros dans le but de financer diverses initiatives entre 2021 et 2027. Ces deux paquets fiscaux soutiennent donc les pays membres de l’UE pour un total de 1 824 milliards d’euros. La promesse faite par l’Union Européenne de devenir « climatiquement neutre » d’ici 2050 sera soutenue par des investissements dans des projets d’énergie durable à l’aide de 30 % du total des paquets fiscaux.
Cet accord entre les pays membres est un pas important vers une coordination fiscale forte. Ce deal marque un précédent et permettra qu’une politique budgétaire commune joue également un rôle important dans les crises futures. Nous ne pouvons qu’applaudir cette nouvelle cohérence au sein de l’Union.
Le paquet de soutien américain « CARES Act II »
Le 27 mars, un paquet de soutien fiscal courant jusqu’au 31 juillet, dénommé « CARES act I », a été approuvé pour un montant de 2 200 milliards de dollars. Ce paquet prévoyait entre autres des paiements d’aides à court terme. On s’attendait alors à ce que les mesures de confinement soient progressivement levées après quelques semaines, ce qui permettrait de rouvrir l’économie américaine. Cette réouverture se déroule cependant de manière très compliquée en raison de l’augmentation rapide des cas de COVID-19. Le premier round de paiements d’aides prend déjà fin pour beaucoup de ménages et d’entreprises, et les membres du Congrès américain sont dès lors en train de négocier autour d’un deuxième paquet d’aides, le « CARES Act II ». Les Républicains ont mis sur la table une proposition pour un montant de 1 000 milliards tandis que les Démocrates ont un projet de soutien économique pour un total de 3 000 milliards. Un consensus devra donc être trouvé, notamment concernant la distribution de chèques de soutien, l’octroi d’indemnisations de chômage, des subsides à l’immobilier, un financement de la garde des enfants, des primes pour les métiers à risques et une solution pour les prêts d’étudiants.
En dépit des chiffres trimestriels solides des « Big Five » et du soutien fiscal sans précédent, nous devons nous garder de devenir trop euphoriques au vu du regain de cas de contaminations au COVID-19 observé aux États-Unis mais aussi en Europe.
La bataille contre le COVID-19 n’est pas encore gagnée
États-Unis : nombre de nouveaux cas journaliers de COVID‑19.
Le combat contre le coronavirus n’est pas encore gagné. Aux États-Unis, le nombre de nouvelles infections journalières a de nouveau atteint un plateau après la deuxième vague. Le renforcement des mesures de confinement dans certains états (Californie, Texas, Floride) et le port obligatoire de masques semblent fonctionner. Mais cela va-t-il durer ?
Espagne : nombre de nouveaux cas journaliers de COVID‑19.
Belgique : nombre de nouveaux cas journaliers de COVID-19.
En Europe, le nombre de nouvelles infections a atteint de manière générale un faible niveau. Mais malgré ce chiffre bas, nous observons dans certains pays une recrudescence du nombre de contaminations, et l’Espagne et la Belgique sont parmi les plus touchés. Nous trouvons-nous déjà dans une deuxième vague en Europe?
Nous suivons avec attention l’évolution de la situation tant aux États-Unis qu’en Europe. Nous sommes d’avis qu’un deuxième confinement complet n’aura pas lieu tant que la pression sur le secteur hospitalier reste gérable. Par ailleurs, la nouvelle qu’un vaccin a de plus en plus de chances d’être disponible d’ici la fin de l’année, est un élément positif. Les résultats communiqués par les sociétés qui font la course en tête, à savoir Moderna, le tandem Pfizer-Biontech et le tandem AstraZeneca-Oxford University, sur leurs progrès en la matière sont prometteurs.
Quelles opérations avons-nous effectuées dans nos fonds essentiels ?
Le fonds de redressement européen et le paquet d’aide potentiel aux États-Unis sont positivement accueillis par les gestionnaires car ils permettent de réduire progressivement le fossé entre les marchés financiers et l’économie. De même, les résultats exceptionnels des entreprises du Big Five nourrissent cet optimisme en permettant de justifier les récentes hausses boursières. La recrudescence de cas de COVID-19 plaide cependant pour une certaine retenue. Tant qu’un vaccin efficace n’est pas disponible, nous ne pourrons pas retourner à notre existence d’avant la pandémie et l’incertitude économique continuera à planer au-dessus de nos têtes. Nous avons dès lors décidé de maintenir notre exposition légèrement plus prudente en actions au sein des fonds essentiels.
Le poids des actions chinoises et indiennes a été réduit. Les actions chinoises ont connu une forte hausse cette année et le temps était venu de prendre quelques bénéfices. La bourse indienne a également poursuivi son redressement, malgré la pandémie qui y est difficilement contrôlée. Les liquidités ainsi libérées ont été réinvesties en Europe et aux États-Unis. C’est surtout en Europe que les gestionnaires voient des opportunités grâce au soutien fiscal annoncé, et plus spécifiquement dans le secteur des énergies renouvelables. Nous devenons plus positifs sur l’Europe pour une autre raison également : le fonds de redressement est en effet la première étape vers une collaboration fiscale favorable au sein de l’Union. Cela devrait permettre à l’économie européenne de trouver de nouveaux axes de croissance.
Au sein des actions, la focalisation sur les thèmes de long terme a été maintenue : vieillissement, robotique, sécurité, nouvelle finance et lifestyle. De même, le poids en cleantech (énergie durable et recyclage) a été augmenté. Ces entreprises profiteront en effet des plans d’investissement du fonds de redressement européen qui prévoit d’importants capitaux pour la technologie verte. Par contre, l’exposition aux entreprises actives dans les soins de santé a été réduite. Les prochaines élections aux États-Unis peuvent provoquer des changements importants au niveau de la réglementation des soins de santé. Tant les Républicains que les Démocrates veulent transférer une grande partie des coûts supportés par les malades et le gouvernement vers les entreprises pharmaceutiques et les assureurs.
Au sein des obligations, les positions dans les pays sud-européens ont été renforcées : elles profitent aussi grandement du fonds de redressement qui prévoit des moyens supplémentaires pour les pays les plus touchés par la crise issue de la pandémie, comme l’Italie et l’Espagne. Cela s’ajoute aux programmes de rachats obligataires de la Banque centrale européenne. Afin de libérer des liquidités pour ces investissements, les obligations australiennes et canadiennes ont été vendues. Les actions stimulantes de l’Union Européenne et de la BCE seront en effet favorables à l’euro, et l’exposition à l’euro a ainsi été renforcée. Des investissements supplémentaires ont également été effectués en obligations d’entreprises européennes, qui profitent également des actions de la BCE.
Le renforcement de la monnaie européenne a conduit les gestionnaires à réduire la couverture sur le dollar à 11 % de l’exposition totale en dollars. Le renforcement de l’euro est dû, d’une part, à la réduction du différentiel de taux entre l’Europe et les États-Unis, et d’autre part, aux mesures de soutien européennes.
Conclusion
Les banques centrales et les autorités publiques continueront à soutenir l’économie tant que cela s’avèrera nécessaire. Le soutien fiscal en provenance de l’Europe en constitue un bel exemple et est positivement accueilli par les marchés financiers. De même, le paquet de soutien potentiel aux États-Unis peut servir de catalyseur. L’espoir d’un redressement économique plus rapide que prévu doit cependant être reporté en raison de la recrudescence des nouveaux cas de COVID-19. Les mesures de confinement sont en effet à nouveau renforcées. Cette incertitude entraine le maintien d’une volatilité élevée sur les bourses, ce qui nous a conduit à adopter un positionnement plus prudent sur les actions. Par ailleurs nous maintenons notre focalisation sur les thèmes de long terme. Ces thèmes profitent des nouvelles méthodes de travail et continueront à prospérer également après la pandémie. Les bons résultats trimestriels de quelques entreprises proéminentes en sont un bon exemple. Il est important de rester suffisamment investi durant cette période et les fonds Argenta Portfolio sont l’instrument idéal en la matière. Ils constituent en effet un portefeuille diversifié fait sur mesure avec une focalisation sur les thèmes d’avenir.
Notre attention toute entière est portée sur la gestion attentive et professionnelle des avoirs de nos clients, en toutes circonstances, et en particulier dans cet environnement exceptionnel que nous connaissons actuellement.
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