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Un bleu au cœur ?
6 novembre 2020
Outside in the cold distance (…) two riders were approaching and the wind began to howl. (À vous d'imaginer les sons aigus sortant de l'harmonica de Bob Dylan).
Cela faisait longtemps que deux septuagénaires n'avaient plus réussi à captiver à ce point le monde entier. À l'heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons toujours qui deviendra le nouveau président du pays le plus puissant de cette planète déambulant dans l'univers. Au moment où vous lirez ces lignes, vous le saurez peut-être déjà...
Il est clair en tout cas que la vague bleue annoncée, c'est-à-dire le basculement tant de la présidence que de la majorité dans les deux chambres du Congrès dans le camp démocrate, semble désormais de moins en moins probable.
Quel que soit le vainqueur final de ces élections, les démocrates apparaissent à nos yeux comme leurs perdants moraux, même si on peut déplorer le comportement toujours plus irritant du président en exercice. Les « bleus » n'auront pas réussi en effet leur pari de décrocher la Maison-Blanche haut la main en récupérant au passage la majeure partie des territoires perdus en 2016. Tout se passe même comme si Trump pouvait encore espérer une victoire à l'arraché. Et s'il n'y parvient pas dans un premier temps, il paraît résolu à vouloir continuer la bataille au niveau judiciaire. Mais ce scénario ne nous inquiète guère. Pour nous, l'essentiel est que le nouveau paquet de mesures de soutien économique soit approuvé. Dans quelle mesure un affrontement judiciaire accélérerait ou ralentirait la conclusion d'un accord ? Bien malin pourrait y répondre.
Nous avions pressenti l'imbroglio électoral actuel dès les premiers sondages à la sortie des urnes qui interrogeaient les électeurs non pas sur la couleur de leur vote, mais sur leurs motivations. La pandémie n'arrivait qu'en troisième place de leurs préoccupations. Or, l'équipe de Biden avait fait de la crise sanitaire le thème principal de sa campagne électorale. On peut même se demander si ce choix n'a pas joué en défaveur des démocrates dans la mesure où nombre d'électeurs, craignant un nouveau confinement décrété par les « bleus », ont pu préférer accorder leurs suffrages aux républicains dont l'approche face à la pandémie est beaucoup plus souple. Cette attitude des électeurs américains peut se comprendre au vu de l'évolution dramatique de la pandémie en Europe.
Pour l'heure, le scénario voyant Joe Biden accéder à la présidence avec une majorité différente dans les deux chambres semble cependant le plus probable. Cette perspective plait manifestement aux marchés financiers. Une telle configuration est synonyme en effet d'une politique plus sereine dans le Bureau ovale et d'une moindre probabilité de hausses drastiques des impôts ou de durcissement de la législation relative aux entreprises. Dès que la situation politique a pris cette tournure, le Nasdaq a bondi. Et pour cause : elle va dans l'intérêt d'un très grand nombre d'entreprises qui composent cet indice. Et dans le nôtre aussi, avec notre politique d'investissement très orientée vers la technologie américaine, nous ne nous plaignons pas...
Mais il n'est pas encore dit que Trump ne rempilera pas pour quatre nouvelles années à la présidence, avec à la clé une politique chaotique dont il a le secret. Il resterait ainsi à la Maison-Blanche, avec une majorité de républicains au Sénat et les démocrates au pouvoir à la Chambre des représentants, comme au cours des 4 années écoulées. Un scénario de « déjà vu » en quelque sorte. Et nous nous y sommes habitués. Même si nous gardons bien attachées nos ceintures de sécurité. Une prudence qui s'impose avec un tel électron libre à la présidence.
Il n'est pas dit cependant que son vice-président et son sage secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, ne réussissent pas cette fois à mieux contrôler les foucades de leur patron. On en a eu une première indication lorsque Mike Pence s'est permis de contredire explicitement son président durant son premier « discours de victoire » (prématuré et absurde).
Les démocrates ont sous-estimé à nouveau les grandes évolutions démographiques : une population blanche plus âgée (et plus craintive) et une augmentation substantielle d'électeurs latinos et asiatiques qui ont une véritable aversion à l'égard de tout de ce qui ressemble à des expériences socialistes. Si Joe Biden se situe clairement au centre sur l'échiquier politique, il apparaît aux yeux de certains comme une personnalité trop faible pour contrecarrer les ardeurs de la gauche extrémiste de son parti. À tort ou à raison.
Pour notre part (et celle des bourses), nous accordons le bénéfice du doute aux deux adversaires politiques.
Et, en cette période morose, nous voulions tout de même vous annoncer quelques bonnes nouvelles. C'est peut-être peine perdue, tant les prophètes de malheur semblent attirer davantage l'attention du public en ces temps troublés. Il est vrai que si les présidentielles américaines ont remplacé la pandémie à la une des médias, le coronavirus fait toujours autant de ravages sur le plan économique et social. Mais on semble se rapprocher du pic de la crise sanitaire.
Graphique 1 : Taux d'accélération des infections au coronavirus
De fait, l'accélération des infections diminue. Attention, cela signifie uniquement que le nombre de personnes infectées augmente moins vite qu'au cours des semaines précédentes (mais ce nombre est toujours en progression). Cela peut marquer le début d'un aplatissement de la courbe maléfique. Mais l'offensive hivernale n'a pas encore débuté. Dès lors, continuez à porter votre masque, à vous laver régulièrement les mains et à garder vos distances. Est-ce vraiment si difficile de s'y tenir ?
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