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Pourquoi Argenta et le Bitcoin ne vont (toujours) pas ensemble
22 février 2021
Auteur : Xander Michielsen, gestionnaire de fonds chez Argenta Asset Management
Le Bitcoin est revenu au premier plan des discussions dans le monde financier et au-delà. Son prix a de nouveau atteint de nouveaux sommets. Elon Musk en a rajouté une couche et a acheté pour une valeur de 1,5 milliard de USD en Bitcoins avec la réserve de trésorerie de Tesla. Par ailleurs, BNY Mellon a annoncé la possibilité d'accepter le Bitcoin au sein de son réseau financier. Précisons pour être clair que BNY Mellon ne prendra pas elle-même une position active dans le Bitcoin. Les médias diffusent largement ces événements, mais de là à conclure que les investisseurs institutionnels se lancent en masse dans le Bitcoin, c’est clairement un pas de trop.
Il y a quelques années, nous avions déjà pris position chez Argenta sur ce sujet. Notre vision dans ce domaine est restée la même, et la forte augmentation du cours n'y change rien. Nous restons fidèles à notre approche fondamentale pour évaluer les actifs et n'investissons que dans des domaines que nous comprenons bien et dont nous pouvons correctement évaluer les risques. De cette manière, nous pouvons toujours donner une explication correcte et claire à nos clients.
Le Bitcoin, une monnaie?
Une monnaie numérique ou « cryptomonnaie » basée sur la technologie dite de la « blockchain » pourrait un jour jouer un rôle fondamental en tant que moyen de paiement virtuel international. Ces monnaies sont aujourd'hui de plus en plus acceptées et reconnues par un nombre croissant d'organisations comme une ressource financière. Mais les monnaies numériques ne sont ni émises ni garanties par une banque centrale, elles reposent sur la confiance de la communauté. Il n'y a donc pas d'organe central qui puisse intervenir en cas de problème de fraude, de perte de données ou de vol. La question de savoir si cette monnaie connaîtra un jour une acceptation totale à l'échelle mondiale importe peu pour nous, car nous ne spéculons pas sur les devises. Au contraire, nous ne prenons des positions que pour couvrir les risques de change qui y sont liés.
La question – « le Bitcoin peut-il servir de monnaie ou non ? » - est en soi intéressante, mais pour Argenta, ce n'est pas la clé pour décider ou non d’y investir. Une devise n'a pas à long terme de rendement positif attendu. Les devises n'ont en effet pas de moteur de valeur intrinsèque. Leur valeur peut paraître très changeante, mais toute augmentation peut disparaître très rapidement. Même si le Bitcoin devait fonctionner comme une monnaie officielle, cela ne signifie certainement pas que sa valeur devrait augmenter.
Le Bitcoin ne semble pas encore prêt à servir de monnaie à part entière. La valeur du Bitcoin n'est pas suffisamment stable pour fonctionner comme réserve de valeur ou comme moyen de paiement - deux fonctions importantes d'une monnaie. De plus, il y a des coûts de transaction associés à l'utilisation du Bitcoin puisque pour chaque transaction, vous utilisez le réseau qui est entretenu par ceux qu’on désigne sous le nom de « mineurs ». Ces coûts de transaction relèvent également le seuil pour considérer le Bitcoin comme un moyen de paiement optimal. Le besoin d'une énorme puissance de calcul se traduit également par une consommation d'énergie gigantesque, ce qui est incompatible avec notre ambition en terme de durabilité.
L’évolution du cours du Bitcoin (en USD) par trimestre montre une très grande volatilité
Qu’est-ce qui fait bouger le prix?
Le Bitcoin n'a pas de croissance de sa valeur intrinsèque au contraire d’une entreprise qui crée de la valeur ajoutée. Ce qui fait monter le prix, ce sont principalement de nouveaux acheteurs qui entrent sur le marché pour pouvoir vendre leurs Bitcoins plus tard avec un profit, mais ce phénomène ne peut pas durer éternellement. Grâce aux médias sociaux et à une accessibilité numérique aisée, toutes les couches de la société sont cependant capables de participer, c'est pourquoi cette euphorie peut durer plus longtemps que les vagues spéculatives précédentes de l'histoire.
Est-ce que pour autant nous négligeons complètement les monnaies numériques et la technologie « blockchain » ?
Au sein de nos fonds d'investissement, nous incluons des sociétés qui utilisent les applications de la technologie « blockchain » ou facilitent les paiements en crypto-monnaies. Nous voyons ici des opportunités, sans pour autant nous livrer à de la spéculation. Par exemple, nous investissons aujourd'hui dans entreprises qui facilitent l'achat et la vente d'une sélection de monnaies numériques. Ces entreprises rendent le seuil très accessible pour commencer à négocier des Bitcoins en échange d'une commission. Plus il y a de transactions effectuées par ce canal, plus c’est profitable pour eux. La société ne spécule donc pas elle-même mais met sa plateforme à disposition pour échanger les monnaies numériques. C'est une distinction importante pour nous.
Aujourd'hui, nous voyons également des opportunités dans entreprises qui produisent des cartes graphiques qui sont utilisées à la fois pour le « gaming » et pour la puissance de calcul qui permettent d’effectuer les calculs liés à la technologie « blockchain » et de développer ainsi des crypto-monnaies.
Nous voyons donc principalement une valeur ajoutée pour les entreprises qui peuvent agir en tant qu'intermédiaires et convertir la popularité des crypto-monnaies en chiffres de bénéficiaires bien réels.